leveur

⇒LEVEUR, subst. masc.

[Correspond à lever I]

A. — Celui, ce qui lève. Le leveur de poids se compose des muscles en boules (L'Œuvre, 4 févr. 1941).

— Spécialement

♦ IMPR. Leveur de feuilles. Celui qui enlève les feuilles de la presse, à mesure qu'elles sont imprimées. Leveur de lettres. Typographe chargé de la composition. Un bon leveur est un ouvrier qui compose habilement et vite (BOUTMY, Typogr. paris., 1874, p. 44).

♦ PAPET. ,,Ouvrier qui détache les feuilles de papier, de carton pressées`` (Lar. Lang. fr.).

♦ TOPOGR. Leveur de plan. Celui qui relève un plan. Nous étions des dessinateurs ou des leveurs de plan qui voyageaient (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 311).

♦ Leveur d'œufs. Synon. de coquetier².

B. — P. anal.

— Vieilli. Celui qui levait des droits seigneuriaux. (Ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892).

— En partic.

♦ Celui qui achète au rabais. Acheteurs au rabais des tableaux cotés à l'hôtel Drouot et leveurs de volumes (GONCOURT, Journal, 1881 ds FUCHS, Lex. Journal Goncourt, 1912).

♦ Leveur de sorts. Celui qui fait cesser un sort. Les névroses peuvent être guéries par la sorcellerie. Lorsque le leveur de sorts désigne un responsable, votre malaise informe « prend forme » et commence à se dissiper car vous avez quelqu'un contre qui vous battre (P. ALFONSI ds Question de, oct. 1980, n° 38, p. 44).

— Arg. et pop.

♦ Celui (celle) qui séduit une femme (un homme). Leveur : Vert-galant, homme qui accoste volontiers les filles et cherche aventure par les rues (LARCH. 1858). Il voulait surtout vous faire entendre que je suis un irrésistible leveur de femmes (A. DAUDET, Pte paroisse, 1895, p. 93). Leveuse : Fille qui raccroche dans les casinos, les bals et les cafés-concerts (FRANCE 1907).

♦ ,,Voleur aux étalages`` (BRUANT 1901).

— Emploi subst. fém. Ouvrière qui, dans le point d'Alençon, retire le morceau de dentelle attaché au parchemin. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.).

Prononc. : [], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. 1253 leveure « percepteur des impôts » (G. SAIGE et H. LACAILLE, Trésor des chartes du Comté de Rethel, t. 1, p. 217); 1426 levour (Arch. de Bretagne VI, 181 ds Fonds Barbier); 2. a) 1260 « celui qui déballe le chanvre pour le faire peser » (BOILEAU, Métiers, 148 ds T.-L.); b) 1723 papet. (SAVARY); c) 1823 impr. leveur de lettres (BOISTE); d) 1832 impr. « ouvrier qui reçoit la feuille imprimée au sortir de la presse » (RAYMOND); e) 1867 fém. dentell. « ouvrière qui retire le morceau de dentelle attaché au parchemin » (LITTRÉ); 3. 1858 pop. « celui qui séduit une femme » (LARCH., p. 568). Dér. de lever¹; suff. -eur².

leveur, euse [l(ə)vœʀ, øz] n.

ÉTYM. 1253, « percepteur d'impôts »; « celui qui déballe et porte le chanvre pour le faire peser », 1260; de 1. lever.

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1 Rare. Personne qui lève, qui soulève. || « Le trieur d'épis et le leveur de balles » (Pérochon, in G. L. L. F.).

2 (1723). Techn. Ouvrier de papeterie qui détache les feuilles pressées. — (1829). || Leveur de lettres : typographe chargé de la composition. — (1845). Ouvrier d'une imprimerie qui prend la feuille imprimée lorsqu'elle sort de la presse.

3 N. m. (1858, Larchey). Fam. Homme qui « lève » (des femmes).

4 N. f. (1867). Techn. Ouvrière en dentelle qui détache la dentelle du parchemin.

Encyclopédie Universelle. 2012.